Peintre en deux langues

100,00 

Peintre en deux langues

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Le livre, 15 x 9 cm – 32 pages – env 70 g. Intérieur, Munken Print White 1,8, 115 g. Couverture, Black Magic noir – 140 g. Sur-couverture, Tintoretto Neve – 200 g.

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Peintre en deux langues

Lire, c’est faire rougir les yeux
Comme Gérard Macé, Je n’ai pas besoin de bottes de sept lieues/pour courir d’un siècle à l’autre/comme on court à travers les bois.
Car écrire, c’est peut-être, quelquefois, battre le pavé brûlant, flânocher au hasard des rues torpides et des places écrasées de touffeur torride, pour secouer les nuées cendreuses de la mémoire et leur redonner forme ; pour soulever les sables du désert et les remodeler comme le ferait le vent des ergs.
Car écrire, c’est peut-être, quelquefois, avoir en tête une chanson en laisse, un refrain de gaillard d’avant, C’sont les filles de La Rochelle. Entre embruns et fournaise.
Car écrire, c’est peut-être, quelquefois, priser le frôler du fortuit, faire grincer le plancher d’un musée de province.
Car écrire, ce fut peut-être, quelquefois, pour Eugène Fromentin, contourner la difficulté de peindre avec le pinceau et essayer la plume.
Mais peindre, c’est une passion incendiaire, un brandon ; c’est embraser l’envers du mot en soufflant sur les braises de la phrase ; c’est faire s’empourprer, flamber le sens.
Peindre, c’est faire rougeoyer des incandescences lexicales, raviver — tel un phénix — les pages jaunies de vieux livres aux reliures en maroquin pourpre, dont l’image serait le signet brasillant.
Peindre, ce serait saccager une mitoyenneté et fonder un écart igné.
Mais peindre, c’est, peut-être, miser sur le fluide, parier sur un levant houssé de jaune et sur un ponant caparaçonné de pourpre. Au loin, une fantasia aladine.
Ah la feuille s’envole s’envole/Ah la feuille s’envole au vent !

Solange Clouvel, 2025

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