Selon le petit ROBERT, le mot Phalène est indifféremment de genre féminin ou masculin. Il s’agit d’un grand papillon nocturne ou crépusculaire, aux ailes délicates, à l’abdomen mince.
En l’occurrence, c’est le féminin qui l’emporte. Pour notre antihéros insomniaque, la Phalène qui hante ses songes revêt l’apparence et la gestuelle de jeunes filles, de femmes qui ont pu être, de façon fugace ou plus ou moins durable, à l’origine d’un trouble, d’une gêne, voire même d’une passion.
La nuit venue, elles réapparaissent. Il leur parle, elles lui répondent, chacune à sa façon. Comme la nymphe Écho pour Narcisse, lequel n’en peut mais.
Signalons que le peintre Balthus en a fait un tableau, titré Le Phalène (1959-60).
Ici, ce sont des images photographiques, retrouvées au hasard, qui accompagnent la fantasmagorie du rêveur éveillé et de son soliloque.
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l’auteur : Pierre Saïet
Pierre Saïet est né à Nice en 1943. Son premier roman, écrit à l’âge de 11 ans à Casablanca, était déjà accompagné d’illustrations de sa main, ce qui pourrait témoigner d’une hésitation précoce entre l’image et le texte (ou bien d’un rêve d’osmose des deux modes d’expression). Professeur puis Inspecteur d’Arts plastiques, il exercera ce métier durant trente-trois années tout en ne perdant pas de vue la littérature. Depuis 2007, il s’adonne à la lecture ( « ce vice impuni ») puis se replonge enfin dans l’écriture à temps plein.